La culture
Les Moaï
Les Moaï étaient érigés en mémoire des ancêtres. Des statues commémoratives commandées par les descendants des chefs d’un clan ou par les chefs eux-mêmes. Ils étaient là pour protéger les villages contre les mauvais esprits. Ils fixent les villages des yeux et font dos à la mer (à l’exception de l’Ahu Nau Nau). La taille des Moaï démontre l’importance de la connaissance des ancêtres de chaque famille tout comme les notions de hiérarchie. Les Moaï étaient taillés à l’aide d’outils de pierre sur les pentes du volcan Rano Raraku. Le plus grand d’entre eux mesure 18 mètres de long et pèse 200 tonnes. Le travail terminé, les géants de pierre sont redressés et acheminés en bordure de mer. Là, les statues sont hissées sur un Ahu. De grands yeux, taillés dans le corail sont ensuite placés dans les orbites
Durant la période faste de Rapa Nui, à l’apogée de la construction des Moaï, les habitants n’exerçaient pas toute leur vie le même métier, chaque année le grand chef de la tribu désignait une activité pour chacun, pêcheur, ouvrier dans la carrière de Moaï, paysan… En conséquence si un ouvrier se trouvait sculpteur dans la carrière de Rano Raraku, il n’avait qu’un an pour sculpter dans la roche son Moaï. Si au bout d’un an il n’avait pas terminé, son Moaï restait en l’état. C’est pour cela que l’on peut trouver autant de Moaï inachevés et voire même achevés en attente de transport dans la carrière de Rano Raraku.
L’Ahu Moaï
Les Moaï étaient mis en place sur un Ahu pour former l’Ahu Moaï, qui est la réalisation architecturale la plus importante de la culture Rapa Nui.
- A : Rampe incliné naît de la plateforme centrale est s’étend jusqu’à la place. Elle est pavée de Poro (galets marins).
- B : La plateforme centrale, considérée comme le lieu le plus sacré de l’Ahu, supporte de 1 à 15 statues.
- C : Le Moaï, statue en mémoire des ancêtres, taillée dans du tuf volcanique provenant de la carrière du volcan Rano Raraku.
- D : Le Punga, la partie blanche de l’oeil de la statue fait en corail blanc, et le Hani Hani l’iris taillé en scorie rouge.
- E : Le Pukao, coiffure fait en scorie rouge taillé dans la carrière du volcan Puna Pau.
La construction des Moaï
Sur les flancs du volcan Rano Raraku des centaines de Moai qui n’ont pas été transportés à leur plateforme reposent encore. Certain d’entre eux, restés dans leur cavité, permettent de comprendre le processus délicat de leur construction.
- Le Moaï est délimité dans la roche pour être taillé.
- Le Moaï est taillé reposant sur une quille dans son dos qui le maintient à la roche.
- La quille est éliminée et le Moaï glisse vers le bas du volcan.
- Le Moaï est placé dans un fossé du flanc du volcan pour terminer la taille du dos.
- Le Moaï est transporté vers un Ahu, il existe cinq théories ce sujet :
– Thor Heyerdahl : Sa méthode consiste à coucher le Moaï sur le dos sur un traîneau de bois et à le tirer.
– William Mulloy : Sa méthode repose sur l’usage de deux grands poteaux unis en V, attachés au cou du Moaï et un traîneau incurvé en dôme de Y pour protéger le ventre de la statue qui repose sur le ventre. En bougeant vers l’avant des poteaux et en tirant les cordes, le Moaï pouvait être traîné en profitant du balancement produit par la courbe du support.
– Pavel Pavel : Sa méthode s’inspire de la tradition orale qui raconte comment le Moaï marchait jusqu’au lieu de destination. Assurant qu’un Moaï debout est relativement stable par le fait que son centre de gravité est bas.
– Charles Love : Sa méthode consiste à mettre le Moaï sur un traîneau qui avance sur des rondins de bois pour faciliter le déplacement.
– Jo Anne Van Tilburg : Sa méthode combine celle de Heyrdahl et de Love. Sur un traîneau de troncs d’arbres le Moaï repose sur le dos ou sur le ventre et il avance sur des rondins de bois. Une fois sur la plateforme, le Moaï est relevé en accumulant progressivement des pierres sur la partie frontale jusqu’à son redressement total.
La manière pour poser le Pukao n’est pas claire n’ont plus. Il était peut être attaché sur la tête du Moaï et on le relevait le tout ensuite. Ou alors, on profitait de la rampe de pierres accumulées sur le devant du Moaï pour le faire grimper.
Les Moai en chiffre
- Nombre total de Moai : 887
- Nombre de Moai transportés et érigés : 288
- Nombre de Moai restés dans la carrière : 397
- Nombre de Moai en cours de transport : 92
- Moaï le plus grand : 21, 60 m – 170 tonnes
- Moaï érigé le plus grand : 9,80 m – 75 tonnes
- Moaï érigé le plus petit : 1,13 m – 12 tonnes
- Moyenne des Moaï 4,05 m
L’homme-Oiseau
Le culte de l’Homme-Oiseau est un cycle annuel d’activités rituelles au mois de juillet qui culminent avec l’élection du leader (le Tangata Manu) de toute l’île pour une année. Après les guerres internes et la chute des Moaï, le pouvoir unique de l’Ariki Mau cessa pour être remplacé par le culte de l’Homme-Oiseau. Ce culte n’est pas extérieur aux croyances développées autour des Moaï. Au début, il était pratiqué parallèlement, même s’il était moins important, et qu’il a acqui de l’importance au moment des durs changements subis par la société Rapa Nui. De plus le culte du Tangata Manu est lié au dieu Make Make, le dieu le plus important de l’ordre religieux local. Selon la tradition, les dieux Make Make et Haua amenèrent depuis Motus Motiro Hiva (l’îlot Sala y Gòmez) divers oiseaux marins qui nichèrent à Motus Nui.
La cérémonie de l’Homme-Oiseau
Orongo se trouve à l’extrême Sud de l’île, c’est un village qui a été construit au bord d’une falaise. C’est à cet endroit qu’avait lieu la cérémonie de l’Homme-Oiseau. Le village est constitué d’une trentaine de maisons bateaux (basses en forme elliptique utilisant des pierres plates et de la terre). Lors de la compétition les concurrents s’élançaient de cet endroit, dévalaient la falaise, parcouraient à la nage les 2 km qui les séparaient de l’îlot Motu Nui, prenaient un oeuf, gravissaient la falaise. Le premier qui ramenait un oeuf intact avait gagné. Le vainqueur remettait l’oeuf à son maître qui devenait pour un an, le nouvel leader de l’île. L’Homme-Oiseau se rasait le crâne, les sourcils et les cils afin d’être reconnu de tous. Puis, il allait vivre seul dans une hutte pendant une année, ayant pour seule compagnie un Ivi Atua.
Le Rongo-Rongo
Les Kuhau Rongo Rongo (dite tablette parlante) système d’écriture composé de 12000 signes, qui étaient gravés sur des tablettes de bois de l’arbre Hau Hau (arbre qui n’existe plus), est unique au monde. Sa principale caractéristique est que sur une ligne, les signes sont en position normale, tandis que sur la suivante, ils se trouvent inversés par rapport à la ligne antérieure. De cette façon, pour lire une tablette, il faut la tourner d’un même côté à chaque retour à la ligne. Ainsi le mouvement de la tablette associé à sa lecture est celui d’un oeuf roulant. L’écriture Rongo Rongo était connue d’un groupe d’expert, appelés Maori Rongo Rongo.
A ce jour l’écriture Rongo Rongo n’a toujours pas été déchiffrée.