L’île de Pâques

  • Superficie : 173 km²
  • Statut : dépendante du Chili
  • Habitants : 3500 habitants
  • Chef-lieu : Hanga Roa
  • Langue : l’espagnol, le dialecte polynésien, « le pascuan » et le français
  • Monnaie : le peso chilien et le dollar
  • Ethnies : Pascuans, Français, Polynésiens
Carte de l’île de Pâques (Rapa Nui)

La forme triangulaire de Rapa Nui est le résultat de l’éruption de trois grands centres volcaniques, le Poike, le Rano Kau et le Terevaka. Le premier a émergé à 370 m est le Poike, il y a trois millions d’années pour former une péninsule cônique. Suivi par Rano Kau, il y a deux million et demi d’années formant un énorme cratère de 1,6 km de diamètre à 300 m d’altitude. Puis, le plus jeune le Terevaka, il y a trois cents mille ans, le point culminant de l’île à 511 m.

Perdue dans le Pacifique, entre le Chili à 3850 km et Tahiti à 4050 km. Elle est l’île la plus isolée au monde, mesurant seulement 23 km de long sur 12 km de large. Rattachée au Chili, cependant elle fait partie de la Polynésie. Zone géographique définie par un triangle imaginaire dont les côtés sont la Nouvelle Zélande, Hawaï et Rapa Nui.

Rapa Nui bénéficie d’un climat semi-tropical avec une température annuelle moyenne de 20°C. Les mois les plus chauds sont décembre, janvier et février. La saison fraîche s’étend de juin à août.

 

L’histoire de l’île de Pâques

La Colonisation de la Polynésie : 2000 av. J.C. à 400 ap. J.C.

Entre 2000 et 500 avant J.C., les îles qui vont de l’archipel des îles Salomon jusqu’à Tonga et Samoa étaient habitées. Ils étaient les ancêtres directs des Polynésiens et de leur culture. Au environ de 500 ans avant J.C., les premiers Polynésiens mirent leurs grandes pirogues à la mer pour commencer une grande aventure de colonisation. Depuis Tanga, Somoa et les îles adjacentes, ils naviguèrent vers l’Est pour atteindre et peupler les îles Cook, Tahiti, les Marquises, les Tuamotus et les Australes. Avec eux circulait la culture Polynésiennes. Puis 700 ans plus tard, de grandes pirogues recommencèrent à naviguer dans les diverses directions et ainsi compléter le triangle Polynésien en colonisant ses trois extrêmes. Hawaï entre 200 et 400 après J.C., Rapa Nui vers 400 ans après J.C. et la Nouvelle Zélande beaucoup plus tard entre 800 et 1000 ans après J.C.

Peuplement de l’île : 400 à 800 ap. J.C.

Selon la tradition, le roi Hotu Matu’A serait arrivé sur l’île avec deux embarcations, l’une dirigée par lui
même et l’autre par Avareipua, son épouse. Ces deux pirogues doubles auraient débarqué sur la seule plage, Ana Kena dans le Nord de l’île. Chacun des 6 fils de Hotu Matu’A fût à l’origine des principales tribus du groupe hiérarchiquement supérieures, les Ko Tu’u Aro (plus connue sous le nom des longues oreilles). Puis, certainement issue d’une deuxièmement vague de colonisation les Hotu Iti (les courtes oreilles) sont réduis à l’esclavage et à la construction des Moaï. Les nouveaux arrivants ne trouvent aucune trace de rivière. Heureusement, deux lacs situés au fond des cratères des volcans Rano Kau et Terevaka serviront de réservoirs d’eau potable. Peu à peu la vie s’organise autour des points d’eau. Des maisons en forme de bateau sont construites. Les plus grandes peuvent atteindrent 90 mètres de long et contenir jusqu’à 200 personnes. Les toits sont recouverts de nattes ou de feuilles de canne à sucre. La porte basse et étroite est fermée par un filet pour empêcher le passage des poules. Une organisation sociale s’organise :

  • Ariki Mau : Roi spirituel de toute l’île
  • Ariki Paka : Aristocrates
  • Tangata Honui : Vieillards importants qui assistaient l’Ariki Mau
  • Ivi Atua : Grands prêtres
  • Matato’s : Grands guerriers
  • Paoa : Simples guerriers
  • Maori : Experts dans divers arts et disciplines
  • Kio : Classe sociale la plus basse (serviteurs, réfugiés, esclaves)

La culture Rapa Nui : 800 ap. J.C. à 1680

La croyance des Tiki issue de leurs ancêtres des îles Marquisiens se développe, une croyance originale basée sur le culte des ancêtres et du Mana (c’est le pouvoir surnaturel qui animait le fonctionnement des activités quotidiennes des Ariki). Pour cela ils construisirent des statues de pierre à l’effigie des anciens, les fameux Moaï. Chaque tribu érigeait une ou plusieurs plateformes cérémonielles, les Ahu avec une rangée de Moaï sur celle-ci, faisant face au village et le protégeant de leur regard. Au fil du temps ils sont devenus de plus en plus grands, une compétition s’était instaurée entre les tribus pour savoir ceux qui érigeraient les Ahu les plus monumentales, les Moaï n’étaient plus le signe du respect des anciens mais un symbole de la puissance de la tribu. C’est l’âge d’or de Rapa Nui.

Le déclin de cette société : 1680 à 1864

Cette nécessité d’accroître les démonstrations de pouvoir et de prestige à conduit finalement, à ce que les clans se disputent les ressources telles que les aliments et le bois. Les arbres suffisamment gros pour pouvoir construire une pirogue de haute mer ont disparu, mettant un terme à la pêche. et à tout tentative de quitter l’île. Cela plongea l’île dans le chaos et provoqua une guerre tribale. C’est à ce moment là que la construction des Moaï s’arrêta, le peuple composé d’esclaves chargés d’extraire les Moaï de la roche et de les traîner jusqu’aux Ahu se révolta. Cela décima une grande partie de la population. L’ensemble des Moaï sont renversés et le cannibalisme fait sont apparition. A ce moment là, le culte de l’Homme-Oiseau et du dieu Make Make, déjà existant, prend plus d’importance. Ce qui permet à d’autres tribus de prendre le pouvoir de Rapa Nui.

Rapa Nui devient l’île de Pâques

Le 5 avril 1722, un dimanche de Pâques, le navigateur hollandais Jacob Roggeveen découvrit Rapa Nui, il l’appela l’île de Pâques. Il écrit que l’île laissait une impression de pauvreté extrême et d’une grande stérilité. Ils ne restèrent qu’une journée, suffisante tout de même pour tuer 13 insulaires à la suite d’un malentendu. D’autres visiteurs européens ont suivi, les Espagnols en 1770, le capitaine Cook en 1774, le comte de La Pérouse en 1786. Au XIXème siècle, le rythme des visites s’accéléra. Certaines furent terribles, comme les raids esclavagistes qui emmenèrent la quasi-totalité de la population dans des exploitations de guano au Pérou. Avec ces raids et les maladies importées par les missionnaires, il ne restait plus qu’une centaine d’habitants en 1877. Tous les Moaï ont été abattus, les tablettes d’écriture brûlées par les missionnaires, les grands prêtres porteurs de la tradition et capables de lire l’écriture Rongo Rongo sont morts. Au XXème siècle, Katherine Routledge entreprit des recherches à grande échelle ainsi que de nombreuses fouilles, elle prit également des photos et rassembla toutes les informations possibles auprès des aînés, discutant avec eux de leurs souvenirs et de leurs coutumes. Le Père Sebastian Englert, prêtre insulaire, rédigea la première étude complète des plates-formes qui soutiennent les statues et fut l’auteur de plusieurs contributions majeures qui ont enrichi notre connaissance. La mission franco-belge de 1934-1935, déboucha sur une description détaillée des monuments. Un pas importants fut accompli avec la célèbre expédition norvégienne de Thor Heyerdhal, en 1955, qui amena les archéologues professionnels à s’intéresser à l’île. Le Chili annexe l’île en 1888, l’île est louée en 1897 à une compagnie britannique pour l’élevage des moutons, le reste de la population est parqué dans le village de Hanga Roa qui est entouré de barbelés. L’île sert aussi de lieu de déportation pour les Chiliens. Ce n’est que durant les années 60 que les choses s’améliorent, en 1966 que les Pascuans deviennent citoyens Chiliens. En 1967 la construction d’un aéroport international contribue grandement au désenclavement de l’île et à son développement rapide.