Le récit
Patagonie – Parc National Los Glaciares (des Glaciers)
Cerro Fitz Roy
Jour 1 – 27/11/09 : De El Chaltén à la lagune Torres
Départ : 16h30 – Arrivée : 19h05 | +420/-180m – 9km – 2h35
En milieu d’après-midi, nous arrivons enfin, après des milliers de kilomètres, à El Chaltén. Ce village reconstruit pour accueillir les touristes est notre point de départ pour notre première marche en Patagonie. C’est d’ici que partent les sentiers qui mènent au pied du Cerro Fitz Roy. Ce sommet, situé dans le Parc des Glaciers en Argentine, culmine à 3405 mètres d’altitude.
A notre arrivée dans le parc, nous avons eu droit au passage obligé à la Maison du Parc des Glaciers, afin d’écouter le petit discours sur la protection et le respect de la faune et de la flore. Ce qui est, je trouve, une bonne initiative, vu le nombre de personnes de tout horizon qui débarquent ici. En plus, nous récupérons un petit plan du parc, avec les temps de marche.
Nous tournons un peu en rond à la sortie du village pendant vingt bonnes minutes avant de trouver le départ du sentier… Il faut dire que nous ne sommes pas gâtés. Entre Ricou qui a perdu le Nord depuis notre entrée dans l’hémisphère Sud, il était complètement déboussolé lors de notre journée à Buenos Aires et moi qui lis une carte d’El Chaltén sur là-quelle les maisons sont moins vite représentées qu’elles ne sont construites.
Une fois celui-ci trouvé, nous montons au moment où toutes les personnes qui étaient parties à la journée redescendent. Et comme bien souvent sur ces sentiers de randonnée touristique et fréquentés, une personne sur deux ne répond pas nos salutations…
Nous marchons d’un bon pas, la fin de journée n’est plus très loin. Le paysage est superbe et la météo exceptionnelle. Nous sommes enchantés d’être là, nous avions tous les deux hâte d’arriver. Le sentier remonte la vallée, un peu à l’écart du rio Fitz Roy, par les forêts. C’est une surprise pour moi, je ne m’attendais pas à voir de telles forêts verdoyantes aux arbres si grands en Patagonie. Nous avons la chance également d’apercevoir au loin le Cerro Torre, dégagé des nuages.
Nous arrivons au lago Torres pour le dernier rayon de soleil. Derrière le lac se trouve le glacier Torres sur lequel nous aimerions bien aller crapahuter un peu. Pour cela, nous avions embarqué avec nous les crampons. Mais une chose que nous n’avions pas prévue, il y a une tyrolienne à passer pour accéder au glacier… et malheureusement, nous avons laissé nos baudriers à El Calafate.
L’aire de bivouac se situe non loin, dans une petite forêt afin de protéger les campeurs, où plutôt leurs tentes, des vents violents qui font rage ici. Une dizaine de tentes sont déjà installées, mais le camp est grand et confortable, il y a de la place pour tout le monde.
Nous nous y installons et prenons notre premier souper en pleine nature. Au moment de faire la vaisselle dans le cours d’eau qui borde le camp, je pose maladroitement le pied sur une pierre qui roule. Plouf ! La poisse, me voilà avec ma chaussure mouillée à 21 heures, par 10°C. Si j’ai bien une paire de chaussettes de rechange, je sens venir le coup, que je vais devoir chausser demain matin une chaussure froide et humide, ce n’est pas ce que j’appelle le pied !
Pour finir la soirée, avant de nous coucher, nous prenons un peu de hauteur sur un rocher pour admirer le lago Torres illuminé par un ciel étoilé. C’est là que nous apercevons un renard roux, apparemment habitué à roder autour du camp en espérant trouver quelques restes à se mettre sous la dent.
Jour 2 – 28/11/09 : De la lagune Torres au camp rio Blanco
Départ : 10h10 – Arrivée : 16h45 | +1260/-1040m – 13,5km – 4h15
Le réveil se fait sous le vent et la pluie, bienvenue en Patagonie ! Nous mettons du temps à nous motiver pour sortir des duvets. La météo s’annonce moins belle qu’hier, mais elle est étrange. C’est assez difficile à décrire, le ciel est à la fois un peu bleu et à la fois un peu moche, du coup je n’arrive pas à me décider de combien de couche de vêtements je dois m’habiller ce matin. Va-t-il faire beau, ou bien allons nous prendre un déluge sur la tête ?
Nous traversons une nouvelle fois une forêt, qui nous protège des courants d’air. Mais à l’approche des lagos Hija et Madre, le vent glacial souffle avec violence sur ces lacs, créant des courants à la surface de l’eau qui ne donnent aucune envie de s’y baigner. Les rafales d’environ 70 à 80 km/h nous poussent violemment, à nous en faire perdre l’équilibre. Je suis emmitouflé dans ma polaire et ma veste pour me protéger. Heureusement le sentier s’emmitoufle lui aussi à nouveau dans une forêt !
Arrivés au camp Poincenot pour l’heure du déjeuner, nous nous y arrêtons pour casser la croûte. Une petite pause sur un terrain dégagé face au Fitz Roy. Que demander de plus ? Quant à la sieste du midi, allongé sur un tronc mort, elle est difficile. Le vent me faisant constamment tomber de mon arbre…
Nous poursuivons jusqu’au camp rio Blanco qui se trouve non loin de là. Il est normalement réservé aux grimpeurs, mais il sera trop tard lorsque nous nous en rendons compte. Un groupe de gripeurs patientent là depuis prés d’une semaine qu’une fenêtre météo s’ouvre pour tenter l’ascension du Fitz Roy. La météo est tellement capricieuse ici, que rien que le fait de « tenter l’ascension » est déjà un exploit. Le Fitz Roy est une montagne qui ne se laisse qu’occasionnellement déshabiller du regard.
Une fois le bivouac installé, nous grimpons jusqu’au lago Sucia à 1171 mètres d’altitude. Il est le point culminant de ce trek. C’est ici, que se trouve le point de vue panoramique du Cerro Fitz Roy, culminant à 3405 mètres. Le Fitz Roy est la montagne spectaculaire du Parc de Glaciers. Une aiguille tout en granite, réputée comme l’un des sommets les plus difficiles, dû à sa composition de granite très compact et des mauvaises conditions météo qui y règnent. Il tient son nom du mot « mapuche » qui signifie « la montagne qui fume » à cause des nuages qui le recouvrent la plupart du temps.
Nous apercevons dans le brouillard, le lago de los Tres qui est recouvert par la neige, il est complètement gelé. Même si nous ne pouvons pas apercevoir le Fitz Roy, qui est complètement englouti dans le brouillard, le panorama est de toute beauté, d’un blanc éblouissant. La pluie, puis la grêle font leur entrée, la météo devient violente et nous fouette le visage. Nous ne restons guère plus longtemps. Nous sommes d’ailleurs les seuls à y être montés à cette heure avancée de la journée. Nous dévalons la descente à petites foulées jusqu’au camp.
De retour au camp, un peu fatigués et humides surtout, nous nous refroidissons très vite. Sans réussir à nous réchauffer, nous restons inertes. Je propose donc à Ricou d’aller nous glisser dans nos duvets, ils sont notre dernier rempart contre le froid… Il suffira d’une demi-heure pour nous remettre sur pied pour finir la soirée sans claquer des dents.
Jour 3 – 29/11/09 : Du camp rio Blanco au refuge Piedra del Frail
Départ : 8h30 – Arrivée : 17h00 | +540/-745m – 25km – 7h30
Après un réveil frisquet par 1°C, nous prenons la route du glacier Blanco en remontant la rivière du même nom. Nous croisons déjà beaucoup moins de monde sur cet itinéraire. En réalité, personne à l’aller, et juste un petit groupe au retour. Il faut dire que l’itinéraire est déjà bien moins tracé par ici. Mais il suffit de suivre la rive du rio Blanco, puis de remonter la moraine débouchant sur le lago. La moraine est constituée d’énormes blocs rocheux assez impressionnants. Quant au lago Blanco, avec son glacier qui s’y jette, il est de toute beauté. Avec quelques blocs de glace qui flottent en prime à la surface de l’eau.
Le lac est entouré d’éboulis de part et d’autre empêchant l’approche du glacier. Cependant avec Ricou, nous partons chacun sur une rive pour s’en approcher d’un peu plus prés.
La météo est des plus invraisemblables. Il fait à la fois beau, et à la fois moche ! Et pour cause, j’ai la joue gauche qui se dore au soleil, alors que la droite essuie un vent violent et la neige. Je n’ai jamais vu une telle météo ! Je ne sais si je dois sortir de mon sac-à-dos ma cagoule ou ma crème solaire…
De retour au camp, nous plions notre barda avant de rejoindre le camp suivant, celui de Poincenot, pour casser la croute. Nous renouvelons notre petite sieste au soleil, mais avec toutes nos couches de vêtements sur nous, le vent souffle et il ne fait pas très chaud.
A la sortie du camp, nous croisons deux Argentins qui replient le campement d’un groupe. Ils chargent leurs lamas de tout leur matériel pour rentrer à El Chaltén. Leur trek est fini. Comme il leur reste de la nourriture, ils nous demandent si cela nous intéresse. Oh que oui ! Moi qui suis affamé, nous voilà avec un rab de trois sandwichs, un paquet de céréales, un gros sachet de fromage râpé (miam !) et sept soupes. C’est la fête !
Nous faisons route vers le Nord, pour rejoindre la vallée du rio Eléctrico. Cette vallée, que nous apercevons de loin depuis notre arrivée dans le parc, semble être un véritable congélateur. Même lorsqu’il fait beau ici, nous la voyons toujours dans un brouillard permanent. Ca ne manque pas d’être différent lorsque nous y pénétrons. Nous plongeons alors dans une vallée froide et humide. Le vent y souffle fort. Nous remontons la vallée à travers une forêt bien verte jusqu’au refuge Piedra del Fraile.
Ce refuge est extrêmement bien placé, en plein milieu de la vallée, car abrité derrière un énorme bloc rocheux pour se protéger du vent. Le gardien nous indique qu’il est préférable de faire de même avec notre tente, de la coller le plus possible du rocher.
Malgré la présence du refuge, cette partie du parc est peu fréquentée, car un peu à l’écart. Nous ne sommes que trois tentes et une personne dort dans le petit dortoir.
Nous passons le reste de l’après midi au chaud dans le refuge, à côté du poêle en dégustant un chocolat chaud fait maison et une bonne portion de gâteau au chocolat ! C’est vraiment la fête côté bouffe aujourd’hui. Par la fenêtre, j’observe le temps qui se dégrade, le ciel devient de plus en plus gris, la neige tombe, bienvenue dans le frigo !
Jour4 : 30/11/09 : Du refuge Piedra del Fraile au camp Poincenot
Départ : 9h35 – Arrivée : 17h30 | +915/-715 – 25km – 6h15
Hier soir, quand Ricou a demandé les prévisions météo, le gardien lui a répondu que c’était imprévisible en Patagonie. Ca devise était : « Quand le ciel est bleu, tu ne te poses pas de question, tu te lèves, tu pars et tu profites à fond ». Tu ne sais pas de quoi sera faite la météo dans une heure…
Là il est 6h du matin, je jette un œil à l’extérieur de la tente, le ciel n’est pas des plus lumineux… Je m’emmitoufle à nouveau dans mon duvet, j’en sortirai seulement qu’une heure plus tard.
Le ciel semble s’être dégagé au-dessus du lago Eléctrico. Avec la devise du gardien, nous nous dépêchons donc de partir. Mais à peine la rive de celui-ci atteinte, une tempête se lève, un vent violent nous arrive de face et nous empêche d’avancer. La neige nous fouette le visage, nous sommes obligés de rester un moment assis derrière un rocher en attendant que le vent se calme un peu.
Nous remontons un peu au dessus de la vallée jusqu’au niveau du supérieur lago Pollone, abrité du vent. Nous ne pouvons guère aller plus loin avec ce temps. C’est bien dommage, car au bout de cette vallée se trouve le col Marconi Norte à 2210 mètres d’altitude. Celui-ci débouche sur l’imposant glacier Hielo Continental. Le Campo de Hielo Continental est un glacier aux dimensions démesurées, long de 550 kilomètres. Il constitue avec ses 21000 kilomètres carrés, la troisième masse glaciaire terrestre de la planète.
Il est possible de faire le tour du Fitz Roy en passant par là, mais ce n’était pas à notre programme. Cela demande un minimum d’équipement technique pour traverser le glacier, et également des vêtements beaucoup plus chauds. Un bivouac sur le glacier étant nécessaire pour la traversée. Mais par contre, si la météo avait été de notre côté, je me serai bien approché du col, afin essayer d’apercevoir ce mastodonte. Cela reste pour moi, la grande frustration de ce trek.
En retournant au refuge, toujours sous un vent violent et avec la neige fondue sur le sol, je glisse bêtement sur un rocher. Je luge sur celui-ci, et je vais me cogner en contre bas. Je suis bon pour un bel hématome sur le mollet… La chute bête…
Après un bon repas copieux avec la nourriture récupérée hier, nous prenons le chemin du retour et sortons de la vallée Eléctrico. Dès l’entrée de la vallée franchie, nous laissons le brouillard permanent pour retrouver le soleil. Incroyable ! Le ciel est bien dégagé aujourd’hui, nous apercevons même le Fitz Roy ! Il restera découvert pendant 30 minutes !
La météo sera belle le reste de l’après midi et de la soirée, nous pouvons en profiter pour manger dehors jusqu’à 20 heures, mais tout de même bien couvert, il fait 5°C.
Jour 5 – 01/12/09 : Du camp Poincenot à El Chaltén
Départ : 7h15 – Arrivée : 16h00 | 660/-1115m – 13,5km – 5h10
Comme hier, je me réveille à 6h, je passe la tête hors de la tente… Miracle ! Le ciel est bleu et il n’y a pas de vent ! Juste un petit nuage coiffant la tête du Fitz Roy. Je crie alors à Ricou : « bingo, nous avons notre fenêtre météo, il faut foncer ! » Je n’ai pas oublié la devise du gardien. Branlebas de combat, en moins de deux nous sommes partis.
Nous arrivons les premiers au lago Sucia, les nuages qui masquaient les crêtes se dispersent une dizaine de minutes, nous offrant ainsi un moment magique. Nous avons juste le temps de contempler le sommet et de prendre une série de photos avant que celui-ci ne se cache à nouveau.
Puis nous décidons de traverser le lac gelé pour approcher de plus près le glacier. Même si le lago Sucia est recouvert d’une bonne couche de glace, cela reste assez flippant de le traverser. J’entends la glace craquer, de fines mais longues fissures s’étendent d’un bout à l’autre de la surface. Une fois au bout, nous restons sur le devant du glacier. Il serait trop dangereux de s’y aventurer sur ce dernier, des grandes crevasses le parsèment.
De retour sur les hauteurs du lac, je monte un gros cairn. C’est une habitude que j’ai prise lors de mes derniers voyages d’en monter un à l’un des points prestigieux du parcours. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas si simple. Cela demande une certaine technique de construction pour en réussir un beau et capable de résister à l’épreuve du temps.
Nous restons prés d’une heure la haut avant de redescendre tout courant jusqu’au camp. Il nous faudra à peine 30 minutes pour cela, j’ai la pêche !
Nous reprenons la route pour El Calafate en passant par le lago Capri où nous faisons une halte. Il fait beau, l’eau est claire, l’envie de se baigner est grande, mais je n’arrive même pas à y plonger mes pieds tellement le lago est glacial !
Puis nous faisons un détour par la cascade Chorrilo del Salto avant de terminer notre trek du Cerro Fitz Roy dans le Parc des Glaciers.
Nous poursuivrons notre séjour en Patagonie du côté Chilien, à Torres del Paine.
Cerro de los Cristales
Jour 1 – 11/12/09 : Du camping lago Roca au Cerro de los Cristales
Départ : 10h30 – Arrivée : 17h00 | +1190/-210m – 7,5km – 3h30
Après notre trek dans la partie Nord du Parc des Glaciers, du côté du Cerro Fitz Roy, nous nous sommes rendus à Torres del Paine, au Chili. Nous voilà de retour en Argentine, mais cette fois-ci dans la partie Sud du Parc des Glaciers.
Nous nous sommes mis en route pour rejoindre le Cordon de los Cristales. Le minibus nous amène jusqu’au camping du lago Roca. Rien que ce trajet sur la piste, où le paysage est magnifique, nous éloigne de la Patagonie touristique. Nous avons enfin cette sensation de nous trouver dans les grands espaces qu’est la Patagonie.
Arrivés au camping, nous achetons une cannette de bière pour trinquer ce soir. Car aujourd’hui, c’est mon anniversaire et nous n’avons même pas pensé à prendre quoique ce soit pour le fêter… J’étais bien trop impatient d’arriver ici et à regarder les cartes pour penser à mon anniversaire.
Nous commençons la marche en direction des peintures rupestres. Il s’agit d’un gros bloc rocheux situé au pied du cordon, sur lequel se trouvent quelques dessins qu’il faut deviner plus qu’autre chose. Puis, nous empruntons le sentier qui mène au Cerro.
Un petit sentier qui monte doucement en direction de la crête du Codon de los Cristales, offrant au fur et à mesure qu’il grimpe, une vue exceptionnelle. A midi, nous avons droit à un panorama sur les lagos Brazo Sur et Roca avec en arrière plan le glacier Perito Moreno ! Le glacier le plus célèbre de Patagonie, avec un front de 5 kilomètres de large sur 80 mètres de haut (au dessus de la surface du lago), il est l’un des trois seuls glaciers de Patagonie à ne pas être en régression.
Nous poursuivons notre ascension jusqu’au sommet, le sentier devient alors plus raide, rocailleux et quelques névés se dévoilent. Nous atteignons sans difficulté le Cerro de los Cristales culminant à 1282 mètres d’altitude et là… Ouahouuuuuuu ! Quel panorama à 180 degrés !
Au Nord, nous avons une vue sur l’ensemble du Parc de Glaciers, du sommet où nous nous trouvons qui marque la frontière Sud du parc, jusqu’au Fitz Roy au loin qui indique la limite Nord. Entre les deux se trouve le lago Argentina et ses Brazos dans lesquels le Perito Moreno vient plonger. Au Sud, c’est Torres de Paine qui se dresse devant nous avec ses trois magnifiques Torres ! A l’Ouest, c’est la Cordillère des Andes avec sa barrière montagneuse de hauts sommets enneigés, qui renferme le glacier Hielo Continental. A l’Est, la pampa, plate, à perte de vue. Nous restons longtemps là-haut, sous le vent, à contempler cette Patagonie grandiose. Puis, nous repérons un coin pour installer notre bivouac, 30 mètres en contrebas du sommet, sur un replat. Mais avant cela, nous devons récupérer nos sacs, que nous avions laissés 150 mètres plus bas…
Le bivouac s’annonce de toute beauté et avec une vue comme celle-ci, je ne pouvais rêver mieux pour fêter mes 31 ans. En plus, nous avons droit à un véritable ballet de condors juste au dessus de nos têtes. Nous les voyons arriver de l’Est, de la pampa où ils ont été déjeuner, pour se diriger vers les hauts sommets à l’Ouest, afin d’y passer la nuit.
Jour 2 – 12/12/09 : Du Cerro de los Cristales au lago Brazo Sur
Départ : 9h40 – Arrivée : 18h00 | +475/-1480 – 15km – 6h40
Le ballet de condors continue ce matin, mais cette fois, ils quittent les montagnes pour se rendre dans la pampa.
Dormant sur les hauteurs, nous avons eu pas mal de vent cette nuit, et le réveil est frisquet. Nous longeons la magnifique petite crête vers le Sud-Ouest, sous un vent glacial de folie, mais agrémenté d’un panorama toujours aussi beau que depuis le sommet. Enfin, j’ai la sensation de vivre cette Patagonie sauvage. Nous croisons bien évidement personne, nous apercevons uniquement quelques traces d’animaux.
Sous l’effet des rayons du soleil, la crête scintille sur toute sa longueur. Elle est recouverte de petits morceaux de quartz, d’où son nom Cristales.
La crête semble pouvoir être quittée à peu prés n’importe où sur sa face Nord, par contre sur la Sud c’est moins perceptible. C’est justement sur ce versant que nous souhaitons descendre. Alors lorsqu’un passage nous parait accessible, nous n’hésitons pas, nous nous faisons une petite descente hors sentiers battus. Pierrier, névé, forêt…
Une fois arrivés bas, dans la vallée du rio Cachorro, la météo ainsi que le paysage en sont transformés. Abrité du vent, nous avons maintenant bien chaud, nous déjeunons en plein soleil, mon thermomètre affiche 40°C ! Quant au paysage, les cours d’eau et le soleil l’ont parsemé de petites fleurs
Puis c’est une longue descente jusqu’en fond de vallée, où nous traversons des pâturages d’estancia, et qui nous amène sur la rive du lago Brazo Sur. C’est là, dans une petite crique que nous posons notre tente pour y passer la soirée. Malheureusement, l’eau est bien trop froide pour pouvoir s’y baigner… Dommage, car il fait vraiment beau ce soir, nous restons dehors jusqu’à 22 heures.
Jour 3 – 13/12/09 : Du lago Brazo Sur au camping lago Roca
Départ : 9h20 – Arrivée : 15h00 | +185/-160 – 13km – 4h00
Nous entamons notre dernier jour de marche en Patagonie. Nous finissons ce voyage sous une chaude journée une nouvelle fois. Nous avons vraiment eu une météo exceptionnelle. Nous longeons les lagos Brazo Sur et Roca en compagnie d’une multitude d’oiseaux. Les chevaux, les vaches et les moutons qui occupent une place importante en Patagonie sont également bien présents.
Arrivée au camping, alors qu’il était désert il y a deux jours, il est cette fois-ci plein à craquer. Nous sommes dimanche, il fait beau, les Argentins sont venus passer le week-end en famille au bord du lac, pour pécher, pique-niquer, s’amuser…
Pour notre part, nous avons le temps de déguster un maté en attendant le minibus qui nous ramènera à El Calafate.