Les nomades
Les Tchabanes, les bergers Kirghizes, vivent aujourd’hui de nouveau en semi-nomades, après avoir été sédentarisés durant le régime soviétique. Ils ont développé au cours des siècles un véritable art de vivre en pleine nature avec leurs troupeaux et leurs chevaux. Ils savent survivre dans des conditions de hautes altitudes, isolés dans les montagnes pendant de nombreuses semaines.
Au printemps, après un long et rude hiver, les paysans quittent les vallées et leurs villages pour monter avec chevaux et troupeaux à plus de trois mille mètres d’altitude. Ils établissent ainsi le Djailoo, un campement de yourtes.
La yourte
Fruit d’un savoir-faire depuis le VIe siècle, la yourte est une sorte de tente ronde composée d’une ossature en bois recouverte entièrement d’épais feutres et souvent brodés de motifs traditionnels. Posée sur un simple plancher de bois, l’intérieur est décoré avec de très beaux tapis de feutre. La yourte est particulièrement adaptée aux contraintes de la vie nomade d’Asie centrale, facilement démontable et transportable, elle est le refuge des familles qui montent dans les alpages à la belle saison. La yourte est régie par un code ancestral qui associe des représentations symboliques à un découpage strict de l’espace où tout tourne autour de l’axe central.
Le cheval
Le cheval est essentiel à la survie des Tchabanes. « Qui n’a pas de cheval n’a pas de pied », dit un proverbe Kirghize. Les chevaux du Kirghizistan sont de petite taille, ils sont le résultat de multiples croisements et diffèrent de région en région. Ils sont courageux et endurants mais aussi très agiles afin de pouvoir évoluer dans les sentiers étroits des montagnes. Le cheval occupe une grande place dans l’art, l’imaginaire et la symbolique collectives. Parmi les nombreux jeux équestres communs aux peuples nomades d’Asie centrale, le Kyz-Kuu est une course qui oppose la gent féminine et la gent masculine où le garçon doit arriver premier tout en évitant les coups de cravache de la jeune fille. S’il gagne, il obtient un baiser de la belle. Ou encore le Kok Borou et l’Oulak Tartysh, deux variantes du jeu équestre du « bouc écorché », sont restés des sports très populaires.